Le célèbre festival flamenco de Nîmes est de retour du 9 au 21 janvier 2012 !
Le festival, organisé depuis 1989, démontre chaque année un engouement local pour cet art majeur né au-delà des Pyrénées.
Les amateurs de flamenco viennent de loin, même d’Espagne, pour écouter, voir, chanter et vivre, durant plus de 10 jours, au rythme d’une musique issue du fond des âges, inscrite au Patrimoine mondial culturel et immatériel de l’Humanité.
C’est toute une ville qui, au coeur du souvent austère mois de janvier, enfile ses habits festifs, pour proposer au Théâtre de Nîmes et à l’Odéon, mais également dans les restaurants, les hôtels et les bars, lieux qui constituent une partie de l’âme vivante de notre commune, un éventail complet de manifestations.
Cette édition 2012 s’ouvre sur un souvenir bouleversant : l’an dernier au Théâtre, l’étincelant guitariste Moraíto Chico avait offert un incroyable concert et personne n’imaginait que ce serait l’un des tout derniers de sa vie.
Moraíto s’est éteint à Jerez le 10 août dernier et Nîmes lui dédie avec émotion ce XXIIe festival…
Cette année encore, Nîmes poursuit son exploration curieuse, suit pas à pas l’itinéraire des chefs de file, reste attentif aux innovations, conserve un lien étroit avec le chant et tente de repérer les grands de demain.
Dans l’univers du baile, on retrouvera Fuensanta « La Moneta », dont on pourra mesurer la spectaculaire progression, ou la jeune nîmoise Eva Luisa, symbole d’une nouvelle vague de flamencos français. Dans ce monde en évolution constante, c’est encore le retour d’Israël Galván qui fera l’évènement. Et l’explosive Rocío Molina revendiquera son influence et sa modernité.
Les guitaristes éclosent eux-aussi comme fleurs au printemps. A chacun sa couleur, à chacun son style. Juan Ramón Caro le catalan est tout en délicatesse ; Niño Josele, gitan d’Almería, est un aventurier magnétique et le nîmo-andalou Antonio Moya est un accompagnateur au sommet. C’est d’ailleurs lui qui soutiendra deux chanteurs d’exception : le sévillan José de la Tomasa, modèle de rigueur, et la reine de Lebrija Inés Bacán, légataire du flamenco gitan le plus pur. On entendra aussi les déchirures et le compás contagieux d’El Capullo, le payo gitanissime de Jerez.
Et on découvrira quatre chanteurs qui annoncent le renouveau : Laura Vital, impressionnante de maîtrise, l’étoile montante Rocío Marquez, le bouillant Niño de Elche ou la séduisante María Toledo, première pianiste-chanteuse de l’histoire.
Il y aura enfin des territoires méconnus, ou insolites. Grâce aux contacts noués entre le Théâtre de Nîmes et la Junta d’Estrémadure, « Tangos y Jaleos » révèlera l’originalité du flamenco gitan de cette province méconnue.
Pour la première fois en France, les voix âpres, authentiques d’Alejandro Vega et de La Kaita, la danse du vieux Peregrino ou la guitare de Miguel Vargas vont réparer une injustice. Et pour clore le périple, Junior et Tomasito, rappeurs flamencos de la dernière nuit seront accompagnés par l’insatiable Diego Carrasco, le plus nîmois des maestros de Jerez.
www.objectifgard.com vous propose de découvrir le programme complet :
Mercredi 11 janvier 2012 à 18h30 – Théâtre : Flamenco Land
Musique à partir de 6 ans
La chanteuse Laura Vital et sa troupe survoltée revisitent l’univers du flamenco au fil d’un parcours éclectique et généreux. Le flamenco n’a pas de frontières, il est capable de toucher tous les publics, toutes générations mêlées, il exprime à la fois la diversité et la tolérance de ses origines, il se doit d’être transmis aux non initiés, dont les enfants. C’est sur ce constat que s’est construit Flamenco Land, un spectacle jubilatoire, capable à lui seul de révéler quelques unes des facettes les plus spectaculaires de l’art des andalous.
L’exploration ludique et sensible imaginée par la chanteuse Laura Vital est une croisière musicale endiablée qui remonte le cours du fleuve au fil de tangos, fandangos, seguiriyas, cantiñas, guajiras ou bulerías égrenés de port en port. À chaque fois, au hasard d’un chant, d’une danse, d’une pièce instrumentale, alternent la gravité et l’euphorie, l’émotion pure ou la légèreté. Le flamenco épouse et reflète toutes les nuances de l’âme humaine, il se souvient de la douleur ancienne comme des joies partagées, il restitue tous les éclats des cultures parfois lointaines dont il s’est nourri. Dans ce parc thématique où déambule l’acteur Fran Caballero, la voix de Julia Oliva balise le voyage et dénoue quelques énigmes. La « noria » est symbole d’éclectisme, le train parcourt l’Andalousie, la route du duende se perd dans les nuages, le café cantante évoque l’âge d’or de l’aube du XXe siècle, le navire des découvertes résonne des chants de « ida y vuelta » et le feu d’artifice final fait exploser la bulería, hymne festif indémodable. Laura Vital, en parallèle de sa jeune et impressionnante carrière de soliste, signe ici un spectacle décapant, rafraîchissant, aux côtés de jeunes artistes déjà renommés : le guitariste Niño Manuel, les danseurs Juan Amaya « Pelon » et Raquel Villegas ou le percussionniste Luati.
Jeudi 12 janvier 2012 à 10h – Dans les écoles maternelles de la ville : La Fabuleuse histoire de MamZelle FlamenKa
Danse – à partir de 3 ans Chorégraphie et danse Chely « La Torito »
Le spectacle pour tout petits imaginé et dansé par la nîmoise Chely « La Torito » est une initiation émouvante et magique. Chely « La Torito », danseuse de fougue et de générosité, a trouvé d’instinct une manière originale de transmettre sa flamme aux plus jeunes. Elle s’est souvenue de son propre parcours, de ses émotions, de son émerveillement et a simplement ressenti le besoin de faire partager sa passion heureuse. Le petit rat de l’opéra nourri dès l’enfance aux envolées de Pavarotti a vécu comme un choc la découverte du flamenco lors d’une fête à Nîmes et la petite danseuse s’est peu à peu métamorphosée. Elle a troqué son tutu pour une robe à volants, a laissé les pointes pour les zapateados, a glissé des voix d’opéra vers le cante de Camarón ou de Lole Montoya et s’est jeté tout sourire dans les flammes. Chely « La Torito » est devenue une vraie belle danseuse flamenca, partout remarquée pour son énergie, sa sensualité, sa joie de vivre et ce spectacle pour enfants est une émouvante autobiographie.
Vendredi 13 janvier 2012 à 20h – Théâtre : Tomatito : Luz de guía – Nouveau
Musique
Pendant près de vingt ans, il a été le complice de Camarón. Guitariste au sommet, il rend hommage à son guide lumineux. Concert pour l’histoire. C’est un concert pour l’histoire. Un émouvant retour sur l’une des sagas les plus glorieuses du flamenco. Avec Luz de guia, joliment sous-titré « El destello eterno » (l’éternel éclat), José Fernandes Torres, dit Tomatito, a décidé de retrouver le fil de la formidable histoire qu’il a partagé avec Camarón de
la Isla, son frère, son modèle, son étoile. Pour Nîmes, cet hommage du grand guitariste gitan d’Almería à José Monge Cruz, disparu le 2 juillet 1992, prend aujourd’hui un écho particulier. C’est ici, dans les arènes alors couvertes, que Camarón et Tomatito ont partagé leur avant-dernier récital : tous ceux qui étaient présents, ce 24 janvier 1992, se souviennent des dernières étincelles de la voix magique de Camarón et de la manière dont Tomatito avait soutenu, porté son compagnon avec une infinie douceur. Frissons intacts… Mais ce n’est pas le seul motif d’émotion. Avec la disparition cet été de l’immense Moraíto Chico, la présence à Nîmes de Tomatito, l’autre grand guitariste gitan de sa génération, est en soi tout un symbole. Une occasion exceptionnelle de rendre un hommage vibrant à ces artistes qui auront marqué leur époque.
Tomatito n’a jamais tourné la page de son éblouissant duo avec Camarón mais il a suivi sa route en beauté, vers le haut, sans concession. Fort de son élégance innée, de la fluidité lumineuse de son jeu et d’une exigence professionnelle rare, il a multiplié les expériences ou les défis sans jamais se perdre en chemin. Il a pu ainsi se frotter au jazz (avec le pianiste Michel Camilo), au théâtre (Madre Caballo, pièce d’Antonio Onetti), au cinéma (Vengo de Tony Gatlif, Flamenco, Flamenco de Carlos Saura), au classique (son magnifique Sonanta Suite, enregistré avec l’orchestre national d’Espagne) et a enchaîné des albums d’anthologie, primés et encensés dans le monde entier (Paseo de los castaños en 2000, Aguadulce en 2004, Spain Again avec Michel Camilo en 2006, Sonata Suite en 2010).
Parcours foisonnant, tournées incessantes, créativité bouillonnante, Tomatito poursuit sa route sans trembler, sûr de son cap, plus que jamais maître de son art. L’homme et l’artiste sont en état de grâce et l’aura de Camarón ne s’est jamais éloignée. Elle est la lumière intacte qui guide ses doigts…
Samedi 14 janvier 2012 à 17h – Lieu à déterminer : La Música de los Espejos – Concert acoustique
Musique
La Música de los Espejos relie musique flamenca et poésie. José María Velázquez-Gaztelu, poète, Laura Vital, chanteuse et Eduardo Rebollar, guitariste dialoguent en douceur. Voilà une rencontre inédite, originale, entre poésie et cante, entre un poète passionné de flamenco et une chanteuse intimement reliée au monde de la poésie. José María Velázquez-Gaztelu, né en 1942 à Cadix, est journaliste, documentariste, écrivain et avant tout grand connaisseur et fervent aficionado de tout l’univers du flamenco. C’est la passion de sa vie, la source inépuisable de son inspiration.
Co-scénariste des célèbres séries télévisées Rito et geografía del cante y del baile (plus d’une centaine d’émissions !), fondateur et présentateur depuis 1984 de Nuestro flamenco sur Radio Clasica, conférencier dans le monde entier, José María est aussi l’auteur de très nombreuses coplas ou poèmes, sa manière à lui de rejoindre le cercle des artistes qui ont éclairé sa vie. Face à Laura Vital, la chanteuse de Sanlucar de Barrameda, et au grand guitariste sévillan Eduardo Rebollar, José María évoque les chemins entrelacés de sa poésie et du flamenco, restitue quelques-uns des grands moments de sa vie partagés avec des monstres sacrés puis écoute ses poèmes
métamorphosés par la voix, par la guitare. Cette copla de solea, par exemple : « En tus ojos brilló un dia La luz que siempre busqué El tiempo la marchitaba Y ahora es rosa de papel »… (Dans tes yeux un jour brilla / La lumière que je cherchais / Avec le temps elle s’est fanée / Et n’est plus maintenant qu’une rose de papier)
Samedi 14 janvier 2012 à 20h – Théâtre : José de la Tomasa / El Capullo de Jerez
Musique
José de la Tomasa : José de la Tomasa, savoir, puissance, rigueur. Cante grande. Le sévillan José de la Tomasa, soixante ans, est au sommet de la maturité et maîtrise son répertoire encyclopédique avec la puissance et la stature d’un ténor d’opéra. Flamenco de sang et de chair, nourri dès l’enfance par la langue musicale des Torre, sa famille, un temps attiré par le blues et la soul music, José de la Tomasa est aussi l’auteur de nombreuses coplas raffinées qui émaillent son tour de chant. Le flamenco est sa langue natale et il n’a eu de cesse de l’épurer, de l’améliorer, de la grandir. Il se veut d’abord serviteur de son art, et non l’inverse, maillon d’une longue chaîne de chanteurs sincères, exigeants, perfectionnistes, humbles. Membre de la caste étroite de ceux qui perpétuent la vérité du cante. En marge de sa carrière, il enseigne le chant depuis de longues années à la fondation Cristina Heeren de Séville. À la guitare, le nîmois Antonio Moya, désormais pur andalou enraciné à Utrera, devenu l’un des grands accompagnateurs de ce temps (voir note concert du samedi 21 janvier où il accompagnera Inés Bacán).
El Capullo de Jerez : El Capullo, voix déchirée, au comble de l’émotion. El Capullo vient d’une autre planète, les quartiers gitans où il a grandi et côtoyé, lui le non gitan, toutes les fêtes, nuits sans fin et dialogues tumultueux qui nourrissent toujours la fièvre flamenca de Santiago, San Miguel ou la Asunción. Intuitif, bohême, écorché vif, El Capullo a tout appris d’instinct à l’école de la rue et des comptoirs de bars, indifférent aux dogmes, écoles ou théories de la flamencologie. C’est un homme du peuple, un payo gitanissime, servi par une voix déchirée et poignante. Depuis dix ans, il impose partout son regard halluciné, sa présence vibrante et son don du compas propre à Jerez. Il est dans sa bulle, inclassable, ne se fie qu’à l’inspiration du moment et se moque des règles de l’art. Sa carrière marche fort ? Tant mieux mais il n’a rien calculé, rien maîtrisé. Miguel Flores Quirós, dit El Capullo aurait très bien pu rester chanteur obscur, vivotant comme tant d’autres dans les tavernes ou festivals d’été. Cela n’aurait rien changé. Rien ne pourra le changer…
Dimanche 15 janvier 2012 à 18h30 – Théâtre : Convivencias / Fuensanta “La Moneta” : Extremo Jondo
Musique Danse
Convivencias : Autour du maître guitariste Manolo Franco, Laura Vital, Rocío Marquez et Niño de Elche sont les promesses de demain. Manolo Franco le sévillan, guitariste d’expérience, grand accompagnateur formé à l’école de Manolo Baron ou Antonio Osuna, compagnon de route des frères Mairena, de José Mercé, Carmen Linares (entre autres), joue ici les patriarches ou les jardiniers. Convivencias, au sens propre « vies en commun », c’est l’inverse de la compétition pour trois jeunes chanteurs surpris en pleine ascension. Ils ont choisi le dialogue, le partage, la cohabitation et expriment avec générosité toute la richesse des nouveaux courants de ce temps. Laura Vital, la sanluqueña, très présente dans cette édition 2012, confirmera son impressionnante maîtrise des styles les plus divers dont ce palo des roses pratiquement disparu qu’elle a sauvé de l’oubli et restauré. Née à Cadix en 1980, licenciée en psychologie, formée à la fondation Heeren et vainqueur du concours des jeunes interprètes de la Biennale de Séville en l’an 2000, Laura Vital Galvez est depuis l’un des porte-drapeaux d’une nouvelle génération de chanteurs remarquables, à la fois novateurs et passionnés par la tradition. Très attachée à son territoire d’origine (entre Cadix et Sanlucar), elle excelle notamment dans toute la gamme des cantiñas propres à cette région…
Née en 1985 à Huelva, la terre du fandango, élève surdouée dès l’âge de 9 ans des cours de chant de la peña flamenca de sa ville, Rocío Marquez a déboulé dans la cour des grands en 2008 en remportant le célèbre concours de chant de La Union. Rocío, c’est d’abord une présence, une élégance sensible, une voix d’une pureté rare, capable d’émouvoir ou de troubler un large public. Certains puristes font parfois la moue, évoquent sa verdeur ou sa fragilité, mais Rocío Marquez suit sa route en douceur, avec grâce et obstination. Elle a déjà un style bien à elle et sait mieux que personne tout ce que le cante exige de travail et de sacrifices. Les aficionados nîmois vont découvrir une perle rare… Niño de Elche, lui, est déjà, malgré son âge (27 ans), un professionnel aguerri et éclectique, capable d’alterner les récitals traditionnels avec un spectacle en hommage au poète Miguel Hernandez, à
la fois passionné de flamenco, de musique métal et fervent admirateur du troubadour Paco Ibañez. Artiste engagé et grand voyageur, formé dès son adolescence par des chanteurs comme Calixto Sanchez ou José de la Tomasa, détenteur d’une kyrielle de prix glanés dans toute l’Andalousie et déjà rompu aux tournées internationales, il est un jeune homme en quête d’absolu et d’aventures, un humaniste cultivé et curieux, un flamenco lucide et libre. Il ne ressemble à personne et c’est exactement ce qu’il voulait.
Fuensanta “La Moneta” : Extremo Jondo : Fuensanta « La Moneta » avait ébloui Nîmes en 2007. La danseuse de Grenade revient épanouie… Elle a choisi le dépouillement, le retour aux racines, à la source et Extremo Jondo, son dernier spectacle, marque une étape importante dans son parcours. Au coeur du brasier, il y a le chant (Miguel Lavis) et la guitare (Miguel Iglesias) et Fuensanta offre toute l’ampleur et la profondeur de sa danse à
cette voix qui a tout déclenché. Voilà le seul fil rouge de ce périple épuré et bouleversant : la danse naît du chant, elle en est le prolongement charnel autant que spirituel et ce dialogue essentiel ne souffre aucun compromis, aucun effet de manche. Danse de l’intériorité qui déploie peu à peu tous les sentiments, toutes les subtilités du flamenco. Fuensanta souffre, aime, exulte, se révolte, elle est tour à tour effrayante, fragile, blessée, radieuse mais au détail près, sans un geste de trop. Fuensanta, « granaina » pur sucre, « gitana » d’anthologie, poursuit son ascension avec éclat et rigueur. Formée dans les tablaos ou cuevas du Sacromonte, le quartier historique des gitans de Grenade, la surdouée précoce refuse plus que jamais toute facilité. Élève des plus grands (Manolete, Javier Latorre, Juana Amaya), elle a peu à peu imposé sa force dramatique, a bouleversé le jury du concours de La Union
en 2003, conquis les publics du monde entier avec la même ferveur, le même désir de progresser encore et encore vers un idéal de danse débarrassé de toutes fioritures, de toute séduction apparente. On a parlé à son propos de Carmen Amaya mais elle est déjà « La Moneta »…
Mardi 17 janvier 2012 à 20h – Théâtre : Juan Ramón Caro : Rosa de los vientos
Musique
Le guitariste raffiné parcourt en douceur tous les territoires du flamenco. Rosa de los vientos reflète toute la sensibilité de son jeu. Fils d’un chanteur renommé, né à Barcelone en 1972, Juan Ramón Caro est un guitariste du
troisième type, aussi à l’aise dans l’accompagnement des maîtres du chant (Enrique Morente, Mayte Martín, Miguel Poveda) et de la danse (Belén Maya) que dans ses récitals en solo. Fin connaisseur de l’histoire du flamenco, influencé par toutes les évolutions de son temps, compositeur raffiné, il s’est imposé partout pour son toque tout en nuances et délicatesse, capable aussi de puissance et de profondeur. La Rosa de los vientos, titre de son dernier album, est l’occasion de mesurer l’étendue de son jeu. Régulièrement invité dans tous les grands festivals du monde (dont New-York et Tokyo), réclamé par de nombreux chanteurs et danseurs, Juan Ramón est l’un des grands guitaristes de sa génération. Pour ce spectacle sans concession, deux invités de choix : le chanteur José Martin « Salaito » et le danseur Marco Flores.
Mercredi 18 janvier 2012 à 20h – Théâtre : María Toledo / Niño Josele
Musique
María Toledo : Pianiste, chanteuse, on dit qu’elle est la nouvelle image du flamenco. Une voix à découvrir. En première partie, une découverte pour Nîmes, déjà une révélation au-delà des Pyrénées. Avec son élégance, ses diplômes de droit ou ses prix du conservatoire, la première pianiste-chanteuse de l’histoire est, dit-on, « la nouvelle image » du flamenco. Avec de tels atouts, la belle originaire de Tolède (d’où son nom), ville où le flamenco reste une bizarrerie, a d’abord attiré les medias en mal de sensations. Mais lorsqu’elle s’installe en scène face à son piano, forte du soutien de musiciens et palmeros hors-pair, c’est sa voix qui émerge et gomme tout le reste. Car María Toledo vit et vibre flamenco, un flamenco sans maniérisme dont elle maîtrise déjà rythmes et nuances. Lauréate de plusieurs prix importants, invitée dans les récents spectacles de Manolo Sanlucar, Pepe Habichuela ou Rafael Amargos, habituée des plateaux télés, elle vient de sortir son deuxième album, Uñas rojas, et ne cache pas ses ambitions. Artiste atypique et glamour, groupie de la Niña de los Peines ou de Manolo Caracol, María Toledo n’a pas investi le mundillo du flamenco pour y faire de la simple figuration…
Niño Josele : Élégant, surdoué et inclassable, flamenco puro passionné de jazz, le guitariste gitan d’Almería est un artiste en liberté. Le guitariste Niño Josele est un inclassable au physique d’acteur. Mais on n’est pas au cinéma. Niño Josele, élevé à la Chanca, le sanctuaire gitan d’Almería, est né flamenco, formé par son père guitariste, imprégné dès l’enfance par la musique des siens et a très tôt imposé sa liberté, son désir d’ailleurs. Flamenco instinctif et surdoué, il a d’abord suivi la voie classique des concours, festivals, tablaos puis s’est passionné pour le jazz latino, grâce, entre autres, au trompettiste portoricain Jerry Gonzalez. Après sa rencontre avec le pianiste cubain Bebo Valdes et la découverte de Bill Evans, son idole, il a bifurqué vers l’univers du jazz, a multiplié les expériences, s’est ouvert, selon ses mots, « à toutes les folies de la musique ». Le flamenco est resté pivot, socle indestructible de son itinéraire foisonnant et la manière dont il revisite aujourd’hui son monde originel est une révélation. Niño Josele et son quintet sont de fascinants explorateurs.
Jeudi 19 janvier 2012 à 20h – Théâtre : Israel Galván : La Curva
Danse
Nîmes suit pas à pas son voyage initiatique vers les sommets du baile et son dernier cri, La Curva, frôle une fois encore les nuages… Galván est à la fois oiseau blessé et moine du désert, danseur qui bouscule un à un tous les codes ou repères visibles du flamenco ou de la danse tout court. Ce type est un extra-terrestre, un cerveau en ébullition posé dans un corps tendu à se rompre, un visionnaire qui ose justement mettre en scène, et en musique, ce que personne ne devrait entrevoir. Il est, au sens strict, un artiste dérangeant, un de ces créateurs qui griffent, mordent, secouent jusqu’aux limites du supportable et qui, pour cette intransigeance même, marquent leur époque pour longtemps. Alors, oui, on a le droit de ne pas aimer cette folie orgueilleuse et torturée ou même de la fuir pour s’en protéger. Mais tous ceux, les bienheureux, qui ont baissé la garde et se sont abandonnés toutes ces dernières années aux délires rigoureusement pensés de ce corps tombé du ciel, leur vie en a été changée. Le flamenco réinventé par Galván, ce n’est pas seulement de la danse. Plutôt une catharsis.
Ce soir, le voyage se poursuit et Galván se replie, se dépouille, cherche encore et encore le flamenco pur et dur, l’essence même de l’art tout court. Tout est dans le détail millimétré, dans le point de rupture proche, dans le silence provoqué. Surtout pas d’artifice, de démonstration, de bavardage inutile. Pour cette « courbe » où il veut se fondre et exhumer le flamenco des grands fonds, il y a d’abord les palmas de son vieux complice Bobote, mage truculent du compas. Il y a aussi deux femmes, deux héroïnes essentielles à sa quête. La pianiste Sylvie Courvoisier, à la fois virtuose du classique et des musiques contemporaines, élargit l’univers musical du danseur, se joue des frontières ou des chapelles. Et c’est Inés Bacán, la voix pure et primitive, intacte, détentrice malgré elle de tous les héritages gitans de basse Andalousie, qui incarne l’idéal à l’origine de tout : le flamenco tel quel, brut et sauvage, proche de sa vérité.
Vendredi 20 janvier 2012 à 20h – Théâtre : De Tangos y jaleos
Musique
Invitation au voyage… Un flamenco âpre et authentique, injustement méconnu. Hormis le grand chanteur Porrina de Badajoz (disparu en 1977), la superbe province proche du Portugal n’a guère fait parler d’elle dans l’histoire du flamenco et s’est retrouvée de fait éclipsée par sa voisine andalouse. L’Estrémadure, très ancienne terre d’asile des gitans de la péninsule, a pourtant préservé et perpétué un art flamenco populaire et festif, basé sur des styles originaux de tangos et jaleos qui lui sont propres. Replié sur les îlots gitans souvent précaires des centres urbains, dont la célèbre Plaza Alta de Badajoz, ce flamenco spontané et familial a survécu aux mutations sociales, à la marginalité, aux modes du temps. Il est à la fois signe identitaire, symbole de résistance et témoin émouvant d’une culture en sursis.
Le Festival de Nîmes et la Junta d’Estrémadure ont su nouer des liens étroits afin de présenter pour la première fois en France ce spectacle original qui avait été l’une des révélations de la dernière Biennale de Séville. Parmi tous ces artistes (ils ne sont pas tous professionnels), émergent la guitare d’exception de Miguel Vargas, la danse bouleversante du vieux « Peregrino » ou les voix d’El Madalena et d’Alejandro Vaga, tous détenteurs orgueilleux des sons et rythmes de leur terre d’origine. Mais c’est sans doute La Kaita, la flamenca sauvage aux yeux verts, qui sait comme personne se livrer corps et tripes au cante grande. Le chant de La Kaita est brûlure, rugissement, incantation et les admirateurs du cinéaste Tony Gatlif se souviennent de ses apparitions incendiaires dans Latcho Drom (1992) et Vengo (2000).
Vendredi 20 janvier 2012 à 22h30 – Odéon : Eva Luisa : Acuérdate
Danse
Dans son spectacle Acuérdate, la danseuse nîmoise témoigne du culot des jeunes flamencos de France. Elle a du charme, de la sensibilité, de la ténacité mais aussi une belle énergie. Elle illustre à elles-seule ’enracinement du flamenco dans sa ville et l’audace tranquille de sa génération. Complice du gitan Juan Manuel Cortes, neveu du guitariste Antonio Cortes et percussionniste raffiné, Eva a fondé avec lui sa compagnie dès 2007 et enseigne le baile aux quatre coins du sud de la France. Élève de Karine Blusher puis de Melinda Sala, autre danseuse nîmoise qui avait triomphé l’an dernier à l’Odéon, elle a parcouru l’Espagne aux côtés des plus grands, d’Andrés Marin à Eva Yerbabuena, d’Andrés Peña à Juana Amaya. Ses premiers spectacles ont été applaudis partout en France, elle a remporté en 2009 le prix « jeunes espoirs » au festival de Genève et se produit régulièrement en Espagne
où elle parfait sa formation auprès de danseuses comme La Lupi ou Manuela Carpio. Travailleuse intraitable, adepte d’un flamenco à la fois traditionnel et ouvert aux nouvelles influences, Eva n’est pas seulement danseuse de grâce et de légèreté. Cette jeune femme obstinée a du charisme et l’avenir lui sourit. Pour elle, ce rendez-vous de l’Odéon, la salle culte des artistes du cru, a déjà des airs de consécration. Acuérdate, souviens-toi !, est le troisième spectacle de sa jeune compagnie.
Samedi 21 janvier 2012 à 17h – Lieu à déterminer : Inés Bacán – Antonio Moya
Musique
Inés est une reine, une voix d’ange surgie du puits sans fond du flamenco gitan. A ses côtés, son frère de coeur : le guitariste Antonio Moya. Voir Inés dans l’intimité, saisir les nuances de son regard couleur d’océan, surprendre son sourire lumineux puis s’abandonner et se perdre dans le flot majestueux de son cante est un don du ciel. Inés, héritière des Pinini de Lebrija, jeune soeur du regretté Pedro Bacán, le guitariste qui a marqué son époque,
n’est pas une artiste ordinaire, une professionnelle comme on l’entend. Réservée et modeste, elle qui aujourd’hui est réclamée à cor et à cris sur toute la planète flamenca ne s’est jamais sentie chanteuse de métier. Parce que justement, ce n’est pas son métier. Pendant des années, elle est restée muette, ou si discrète, y compris dans les fêtes familiales, et c’est Pedro, artiste d’une rare intelligence, qui a le premier perçu le diamant de sa voix. Car Inés ne calcule rien, ne prévoit rien, ne travaille rien. Ce cante qu’elle porte en majesté est un souffle intérieur, la psalmodie d’une mémoire intacte qui jaillit seule, malgré elle. Inés n’est pas chanteuse. Inés est le chant. C’est lui qui est en elle, depuis l’enfance, c’est elle qui sait d’instinct comment le libérer. Pour ce concert acoustique d’exception, elle retrouvera Antonio Moya, son presque frère, son complice si attentif, capable aujourd’hui plus encore de deviner et de porter toutes les nuances de son chant. Antonio le nîmois s’est enraciné depuis plus de vingt ans en Andalousie, à Utrera, la ville de son épouse Mari Peña, elle aussi grande chanteuse, elle-aussi reliée au clan historique des Pinini. Antonio, aujourd’hui, est un guitariste profond, puissant, exigeant, un humaniste rigoureux, sensible, qui ne lâchera rien de son idéal. Il est devenu plus flamenco que les flamencos andalous, il est, lui le payo, le plus gitan d’entre eux et tout ce que lui a transmis Pedro Bacán, le meilleur ami de sa vie, il le porte et le grandit jour après jour, pas mal de nuits aussi. Cet héritage là, il le défendra bec et ongles, jusqu’au bout, et sa guitare n’a pas tout dit.
Samedi 21 janvier 2012 à 20h – Théâtre : Rocío Molina : Vinática
Danse
Avec Vinática, son dernier incendie, Rocío la bombe balaie tout sur son passage et poursuit son ascension. Nîmes l’avait découverte avec Almario en 2008 puis dans Mujeres l’année suivante, aux côtés de Merché Esmeralda et Belén Maya. A chaque fois, un choc. Ce petit bout de jeune femme (28 ans cette année), originaire de Málaga, est dans le civil une andalouse anodine, moderne, chaleureuse, bien dans sa peau. Mais dès qu’elle met le pied sur scène, elle est méconnaissable, survoltée, habitée, explosive. La danse est son démon intime et elle y ose tout, jusqu’au vertige, jusqu’à la transe, prête à toutes les audaces, à toutes les transgressions.
En quelques années vite avalées, la petite malagueña a tout bousculé : elle était il y a peu une curiosité, un phénomène ; elle est désormais le symbole d’une avant-garde, pionnière d’une danse flamenca résolument tournée vers l’avenir. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas traîné en route. Elle quitte Málaga pour Madrid à 13 ans, découvre le Japon et les USA à 17 ans au sein de la compagnie María Pagés, se produit en soliste deux ans plus tard et s’offre même, au City Center de New York, un duo avec Israel Galván. Mise en bouche.
Elle monte son premier spectacle en 2005, El Eterno retorno, enchaîne en 2006 avec Turquesa como el limón et crée Almario en 2007 à Jerez. Prix national de danse 2010, enchaînant sans cesse les tournées en Europe et dans le monde entier, Rocío a imposé son style, sa manière très personnelle de fondre ingénuité et puissance, sensualité et profondeur. Comme l’a écrit Juan Verguillos, critique du Diario de Sevilla, « Rocío est plusieurs danseuses en une et détient la stupéfiante capacité d’assimiler à son propre style les formes les plus éloignées ». Avec Vinática, son dernier spectacle, elle déambule verre en main et déjà se souvient. Sans aucune modération…
Samedi 21 janvier 2012 à 22h30 – Odéon : Raperos Canasteros
Musique
Junior et Tomasito, rappeurs flamenquissimes, sont de jeunes flamencos survoltés. Diego Carrasco, le roi du rythme, est leur parrain idéal. Raperos canasteros, au sens propre « rappeurs vanniers », est un spectacle choc et swing où les descendants de ces gitans voués à des métiers de survie et au flamenco des origines osent se moquer (en douceur) de la tradition.
Junior et Tomasito, comme tant d’autres jeunes gens de leur génération, ont été à la fois bercés par le flamenco familial et se sont passionnés pour les rythmes de leur temps. Ils ont décidé l’un et l’autre d’affirmer sans détours ces influences apparemment contradictoires. Et Diego Carrasco, gourou de Jerez et maître du compás, est bien leur parrain idéal.
Junior Miguez, élevé à Triana et nourri de culture flamenca, a vécu sa découverte du hip hop, de la break dance ou du rap comme une révélation et s’est imposé comme chorégraphe, chanteur et danseur d’une insolite fusion entre ces rythmes contemporains et les styles du flamenco. Son premier disque sorti en 2003, Le prince des chats, avait fait sensation en Espagne et Junior le romantique, passionné de BD ou de récits chevaleresques, poursuit tambour battant son singulier parcours. Sur scène, c’est un ouragan.
Tomasito, l’enfant terrible de Jerez, est lui aussi un chanteur et danseur électrique qui a largué les amarres du flamenco traditionnel à l’âge de 25 ans pour se frotter à tous les rock, jazz, rap et autres rythmes contemporains, sans jamais lâcher d’un pouce ses repères d’origine. Ces deux trublions sans complexe se jouent des frontières et des traditions avec humour et générosité. Diego Carrasco sait tout faire, il a d’ailleurs tout fait et personne ne sait jusqu’où il sera capable d’aller. Nîmes, pour lui, est un rendez-vous rituel très particulier, très précieux, « mon autre ville de coeur avec Jerez », répète-t-il. Chaque année, Diego revient, chaque année il se remet en cause, accepte par exemple de redevenir le guitariste « Tate de Jerez » de l’aube de sa longue carrière ou de jouer cette année les maîtres d’une étonnante cérémonie rap. Infatigable, jamais rassasié, Diego Carrasco entraîne
dans son sillage anciens et modernes, multiplie les défis. Génie du rythme, créateur éclectique et charismatique, il a ainsi touché à tous les courants, dialogué avec tous les artistes et réussi, chaque fois, à fédérer des genres ou écoles à priori irréconciliables.
Cette fois, avec Raperos Canasteros, il s’évade vers les rythmes du hip hop ou du rap avec deux jeunes danseurs et musiciens survoltés et iconoclastes, flamencos pur sucre passionnés par les musiques de leur temps. Diego Carrasco l’imprécateur, qui à leur âge s’était frotté à l’univers du rock, est bien leur père spirituel. Le diable lui-même risque d’avoir du mal à suivre le rythme…
AU-DELA DES SPECTACLES
Une semaine de conférences
Bar du Théâtre – 12h30 – Accès libre
Durée 1h environ. Petite restauration sur place
Vicente Escudero : Pintura que Baila*
Par José de la Vega
Samedi 14 janvier 2012
Vicente Escudero fut à la danse Flamenca ce que Picasso fut à la peinture et Falla à la musique : pour comprendre l’oeuvre d’Escudero, il faut d’abord passer par les deux autres. De la danse il est allé vers la peinture et, en retour, cette pratique lui a donné de nouveaux horizons pour sa danse. Tout son oeuvre pictural répond à sa passion pour la danse. Dans les cafés de Paris, il fréquente le milieu artistique de l’époque. Insatiable chercheur, il marque une vraie rupture en devenant le premier danseur qui ose placer les bras au dessus de la tête, composant ces élégantes figures géométriques qui ont inspiré tant d’artistes jusqu’a nos jours. Né en 1931 à Utrera, José de la Vega Pozo renonce aux études pour se consacrer à la danse. En 1953, le danseur-chorégraphe s’installe définitivement à Barcelone. Il effectue de nombreuses tournées en France et à travers le monde. En 1982, il abandonne la scène et se consacre à l’enseignement de son art dans l’École qui porte son nom à Barcelone.
Hommage à Manuel Moreno Junquera « Moraíto »
Par Claude Worms, mise en images Nicolas Villodre
Mardi 17 janvier 2012
Comme celle de tous les grands musiciens populaires, l’oeuvre de Moraíto cache, sous l’immédiate évidence du discours musical, quelques mystérieux paradoxes. Les images d’archives compilées par Nicolas Villodre, l’historique de l’école de guitare flamenca de Jerez, et l’analyse musicale du style de Moraíto (en particulier de son « toque por Bulerías », qui se confond déjà avec ce qu’il est convenu de nommer Bulerías de Jerez) nous permettront peut être, sinon de les élucider, au moins de mieux en comprendre les fondements. Claude Worms, professeur de guitare à Paris, compositeur, rédacteur en chef de la revue flamencoweb, est le grand spécialiste français de la guitare flamenca et l’auteur de très nombreux ouvrages dont d’importantes études sur les figures du toque.
La performance flamenca selon Pedro Bacán Par Corinne Savy.
Avec Antonio Moya et Mari Peña
Mercredi 18 janvier 2012
Penser la performance, c’est réfléchir sur l’intention et la portée du geste artistique. A partir de 1989, Pedro Bacán, guitariste flamenco issu de la « casa cantaora » des Pinini, pose un regard sans concession sur la performance flamenca scénique. Il se tourne vers la performance familiale, conçue comme un dépassement de soi, une prise de liberté partagée. Cette expérience créative libre guide et nourrit sa démarche artistique. Elle l’incite à réévaluer son jeu guitaristique et à repenser l’expérience esthétique flamenca. Corinne Frayssinet-Savy, ethnomusicologue spécialiste du flamenco, universitaire et musicienne, est l’auteur de plusieurs articles de référence.
Une Histoire de la guitare flamenca
Par José Manuel Gamboa
Jeudi 19 janvier 2012
Un parcours musical érudit à travers l’histoire de la guitare flamenca. Un récit de l’évolution technique de l’instrument à partir des apports de chacun des artistes phares qui ont marqués son histoire, ponctué d’illustrations musicales proposées en live par José Manuel Gamboa. Après avoir été guitariste, José Manuel Gamboa Rodríguez se consacre à la diffusion du genre à la radio, la télévision et la presse écrite. Également producteur, il travaille avec Carmen Linares, Enrique Morente, Gerardo Núñez, Rafael Riqueni… Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications discographiques de référence.
Extremadura en el Flamenco sus cantes,sus artistas
Par Francisco Zambrano
Vendredi 20 janvier 2012
Une histoire de la place de l’Estrémadure, et plus particulièrement de la province de Badajoz, dans la géographie flamenca : ses styles propres, son influence sur les différents Cantes et Toques… ainsi qu’un panorama de ses principaux artistes. Certains d’entre eux présents lors du festival illustreront musicalement cette conférence.
NB : La librairie Goyard, partenaire du Festival Flamenco, proposera des ouvrages spécialisés lors de chaque spectacle et lors des conférences au Théâtre. / Conférence en espagnol traduite en français par Nadia Messaoudi
Cinéma
Flamenco, Flamenco
Un film de Carlos Saura, 2010, 90 mn
Avec Sara Baras, Miguel Poveda, José Mercé, Manolo Sanlúcar, Estrella Morente, Tomatito, Farruquito, Paco de Lucía…
Il y a 14 ans se tournait Flamenco, un film dont la narration tournait autour des chants, des danses et de la musique de cet art magnifique. Avec l’expérience et la sagesse acquises au fil des années et ayant pu réunir une partie de l’équipe qui avait participé à ce premier film, Carlos Saura nous entraîne dans un tourbillon endiablé autour des talents actuels de cet art d’une incomparable beauté.
Du 11 au 24 janvier 2012
Cinéma le Sémaphore, 25 rue Porte de France
Préventes aux tarifs habituels
El cante bueno duele – Hommage à Moraíto
Un documentaire réalisé par Martijn ven Beenene et Ernestina van de Noort, 2011, 52 mn, v.o. sous-titrée
Avec Manuel Morao, Moraíto Chico, Diego del Morao, Jesús Méndez, José Mercé, María Bala, Diego
Carrasco, El Bo, Chícharo…
Jerez de la Frontera est l’un des plus intenses foyer du flamenco. La dynastie Morao y a posé sa marque, indélébile. Martijn ven Beenene et Ernestina van de Noort se sont rendus à Jerez, à la rencontre de trois générations de guitaristes: Manuel Morao, Moraíto Chico et Diego del Morao.
Dimanche 15 janvier 2012 à 12h30
Projection suivie d’une rencontre avec Ernestina van de Noort
Cinéma le Sémaphore, 25 rue Porte de France
Préventes tarif spécial 4€
Vengo
Un film de Tony Gatlif, 2000, 90 mn
Avec Antonio Canales, Orestes Villasan Rodriguez, Antonio Dechent, La Kaita, Bobote…
Andalou de pure souche, Caco ne se remet pas de la mort de sa fille. Pour tromper sa tristesse, il arpente les bars et écume les fêtes grandioses en compagnie de son neveu Diego, un handicapé physique, amateur de flamenco et de femmes. Lentement, il sombre dans l’alcool et l’amertume… Tourné au coeur de l’Andalousie, Vengo réussit à rendre l’essence de cette musique fiévreuse et intense qui est aussi une danse, à moins que ce ne soit l’inverse.
« Vengo, c’est d’abord cela : un cri, un chant, un hymne à la vie, à l’amour, au deuil, au pacte du sang. Un hymne à la Méditerranée. » Tony Gatlif
Samedi 21 janvier 2012 à 12h
Projection suivie d’une rencontre avec Tony Gatlif, Bobote et la Kaita
Cinéma le Sémaphore, 25 rue Porte de France
Préventes aux tarifs habituels
Carte blanche à José María Velázquez-Gaztelu
France 3 Languedoc Roussillon et le Théâtre de Nîmes reçoivent José Maria Velazquez-Gaztelu au Novotel Atria. Entre 1971 et 1973, José María Velázquez- Gaztelu fut le co-scénariste et flamencologue des séries Rito y Geografía del Cante et Rito y Geografía del Baile, 113 émissions devenues légendaires. Diffusé sur les ondes de la télévision nationale espagnole TVE, ce gigantesque travail d’enquête musicale explorait les lieux mêmes du chant et de la danse flamenco, révélant les grands noms d’alors, Manolo Caracol ou Pepe Marchena et les nouveaux venus: Paco de Lucía, Camarón, Manolo Sanlúcar, Morente… C’est dans cette mémoire extraordinaire qu’il puise aujourd’hui pour présenter une sélection d’images uniques. Écrivain et poète né à Cadix, José María Velázquez-Gaztelu est aussi journaliste et documentariste. Grand conférencier international, il dirige le programme Nuestro Flamenco, sur la Radio Nacional de España. Il a reçu le Prix national de la Chaire de flamencologie à quatre reprises : en 1972 pour sa série télévisée Rito y Geografía del Cante, en 1979 pour ses articles et reportages sur le flamenco publiés dans journaux et magazines, en 1997 pour son programme radio Nuestro Flamenco et en 2008 pour l’édition en DVD de Rito y Geografía del Cante.
Lundi 16 janvier 2012 à 20h
Auditorium du Novotel, esplanade Charles de Gaulle
Accès libre sur réservation
Billet à retirer au Théâtre et à l’Atria
Atelier en famille à partir de 6 ans
Autour du spectacle Flamenco Land
Mercredi 11 janvier 2012 de 11h à 12h – Odéon
Sur inscription, réservé aux enfants assistant au spectacle
Projections
Sur la façade de la Maison Carrée : Photographies de Luis Castilla, Gonzalo Conradi et Marie Julliard
Du 11 au 21 janvier 2012 à partir de 18h
Regards croisés sur le Flamenco
Exposition de dessins par Eddie Pons et la classe de 5e D de l’Institut Emmanuel D’Alzon
A partir du 9 janvier 2012 – Galerie de l’Institut Emmanuel d’Alzon, 11 rue Sainte-Perpétue à Nîmes
Exposition
Balada Flamenca par Jean-Louis Duzert
Mur Foster – Carré d’art
Du 9 au 21 janvier 2012
Stages
Cante avec Inés Bacán
Niveau intermédiaire et avancé
Vendredi 20 janvier 2012 de 17h30 à 19h et samedi 21 de 11h à 13h30
Conservatoire de musique, danse et art dramatique
Salle Marguerite Long, place aux herbes
Palmas et patas por bulerias avec Bobote
Niveau débutant et moyen
Vendredi 20 janvier 2012 de 18h à 19h30 et samedi 21 janvier de 9h30 à 12h
Centre culturel Andalou – 64 boulevard Sergent Triaire
Renseignements / Inscriptions : Service des relations avec le public 04 66 36 65 00
Stages du Centre Culturel Andalou : du 11 au 21 janvier 2012
Baile avec Eva Luisa – Cajón y compás avec Juan Manuel Cortes – Cante avec Melchior Campos – Guitarra avec Manuel Gines
Renseignements et inscriptions : 06 29 40 66 34 / centroandaluz@hotmail.fr
Les lieux de spectacle :
Le Théâtre – 1, place de la Calade
L’Odéon – 7, rue Pierre Semard
Les portes des Théâtres ouvrent 1 heure avant le début de chaque représentation, les portes des salles 30 minutes avant. Les spectateurs retardataires sont placés en fonction des fauteuils disponibles.
Ce programme vous est communiqué sous réserve d’éventuelles modifications.
Contacts :
Billetterie
Accueil du public : du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h / Par téléphone du mardi au samedi de 14h30 à 18h au 04 66 36 65 10 / billetterie@theatredenimes.com / Billetterie en ligne sur www.theatredenimes.com / Dans tous les magasins Fnac, Carrefour, Géant, au 0892 68 36 22 (0,34 euros / mn) ou www.fnac.com
Renseignements : Tél. 04 66 36 65 00